vendredi 13 mars 2009

Kamarad' Bellocq!!

Jeudi 11 Janvier 1962

Quartier Général des Panculs

Le ciel est bas et une sorte de grésil glacial tombe sur la ville……

Boulus est invisible, et les Pions nous foutent une paix royale.

Dans les dortoirs des Premières et Terminales on s’affaire pour cette rude matinée qui ne se présente pas sous les meilleurs hospices.

Après avoir avalé plus que dégusté les petits dej, notre trentaine de ‘Panculs’ quittent en toute hâte le Bahut pour se diriger vers le 4 de la rue Bayard.

La Caserne REYNIER se profile fière et hautaine dans ce matin d’hiver qui subit les assauts de la bise venue du col Bayard.

Frileusement nos valeureux potaches s’infiltrent dans la grande cour de la Caserne.

Kamarad’ Bellocq nous y attend pour nous former à l’art de la marche au pas cadencé qui fait la fierté de nos concitoyens lors des défilés des 14 Juillet.

Mais ce jour là nos fiers Panculs ne sont pas disposés à recevoir les recommandations ni même les suggestions du Brigadier Bellocq.

Ils font de la résistance ……

Malgré les efforts manifestes du’ B.B’ ils n’en font qu’à leur tête……

Décidemment Kamarad’ Bellocq rend son tablier et ordonne avec rage : Copernic tu te démerdes pour les faire marcher au pas !!!!

Dur dur, d’autant que ce jour là un quarteron de Généraux se trouvent dans la cour pour une inspection…….

Et voilà que notre trouffion de Copernic prend le commandement de la Compagnie des Panculs…….

A mon commandement en rang sur trois files, et je ne veux voir qu’une tête hurle –t-il à la meute.

Par un coup de baguette magique, nos indisciplinés Panculs se révèlent dignes d’une compagnie d’élites sortis de Saint Cyr.

Les Généraux qui jusque là papotaient tranquillement dans la grande cour empierrée arrêtent leurs échanges sur la meilleure stratégie à mener pour gagner la bataille d’Alger pour assister admiratifs à ce fier défilé……

Oune, d’eh ; Oune, d’eh, répétait inlassablement Caporal Copernic…..

Demi-tour à droite, Droite,

L’opération fut menée à quatre reprises pour que la compagnie défile autour des Généraux qui n’en revenaient pas d’un tel esprit de discipline.

Ainsi se termina ce cours d’instruction militaire .

Kamarad’ Bellocq qui était effondré devant une telle audace insolente fut félicité pour ses qualités…..euh Pédagogiques ….

Arso !!!!!

2 commentaires:

BlaiseB04 a dit…

Pour ceux qui n'auraient pas tout deviné : il s'agissait de la PM (préparation militaire) qui permettait, lorsqu'on effectuait son service militaire, d'avoir 4 jours supplémentaires de permission (soit 20 jours au lieu des 16 prévus - voire 18 - pour les appelés de ces classes-là) et le tout sauf erreur de ma part. Le Kamarade Bellocq était Gendarme à la Gendarmerie Départementale dont le commandement départemental(ça s'appelle le Groupement)jouxtait Dominique VILLARS, côté EST. Ce brave homme ne roulait pas les R (si ma mémoire est bonne) il les transporrrrrrrtait. Je suis persuadé l'avoir connu, lui comme moi, en activité dans le même Ministère des Armées qui n'était pas encore celui de la Défense. J'ose espérer qu'il est, comme nous, toujours de ce monde : Un Gendarme, oui, mais surtout un "très brave homme", un peu bourru, mais le vrai père de famille : Juste et Droit ! Vive BELLOCQ !

Copernic a dit…

Mais oui bien sûr Sacré Bellocq, nous étions vache avec lui .....